Fabienne Abramovich est née à Paris en 1959. Après huit ans de judo et de gymnastique artistique en compétition nationale, elle se dirige vers la danse en étudiant les techniques : classique, moderne et post-modern. Elle se perfectionne en Europe et aux Etats-Unis avec ce qui deviendra sa spécialité: la technique release et le contact improvisation.

Depuis 1982, Fabienne Abramovich crée des solos, participe à de nombreuses collaborations puis enseigne régulièrement en Suisse et à l'étranger. Elle constitue en 1987 sa première équipe de travail et suit dès ses débuts une ligne artistique précise (recherche du geste fluide, robuste et rigoureux, imbrication poétique de modes d’expression : texte, son, image, danse). Elle crée en 1993 “La danse des aveugles” (solo contre l’épuration ethnique), puis part travailler en collaboration avec le ballet National de Sarajevo entre 1995 et 96. Ce projet est piloté par Pro-Helvétia - Fondation suisse pour la culture -  dans le cadre d’un échange culturel entre la Suisse et la Bosnie.

Dans son travail chorégraphique, Fabienne Abramovich s’interroge sur la structure de l’espace en privilégiant une forme abstraite, voire mathématique, où le côté aléatoire (l’événementiel) se traduit par l’intervention de jeux, de propositions ludiques. Elle attache autant d’importance à la structure de la pièce qu’à la finesse des transitions. Parallèlement à une recherche formelle, elle se pose des questions de fond, des questions éthiques et sémantiques. On peut dégager un sujet commun à toutes ses chorégraphies : les relations entre les êtres.

« L’espace de la scène est habité par des corps qui doivent être investis d’une matière physique recherchée par le chorégraphe. Cependant, je montre de moins en moins et donne de plus en plus d’indications, tout en laissant s’exprimer la spontanéité des danseurs que je regarde improviser. Le mouvement proposé par le danseur n'est pas, à proprement parlé, la "chorégraphie", mais il permet de partir de son corps avec des capacités et un imaginaire qui lui sont propres. A priori, en tant que chorégraphe, tout mouvement m’intéresse pour autant qu’il soit incarné et au service d’une «pensée» chorégraphique. Je considère le danseur plutôt comme un interprète car il est impliqué dans un processus d'écriture physique et spatial qui sont les miens. Il s’agit alors de réinvestir sa vitalité à l'intérieur d'un cadre, d'une direction et d'une construction qui sont l'objet de ma préoccupation.

Une prise de liberté est également valable pour moi car, à l’intérieur même du processus de création, je me laisse être ce que je suis tout en conservant la rigueur et l’exigence qui m’importent. Il s’agit d’enrichir mon langage en y intégrant mon imaginaire et ma fantaisie. Le corps est également un sujet de questionnement et non pas un objet à l’intérieur d’une chorégraphie. L’incroyable capacité de mouvement du corps me fascine : il faut que le corps bouge et réalise sa mission première. Le corps devient un manifeste pour la vie elle-même ».

Propos recueillis par Alya Stürenburg (1998)

Philippe Reymondin (CH), Mireille Feyseau (CH), Julie West (Canada), Kerstin Möhring (Hollande), Laura Tanner (CH). R. Riccaboni (CH), Louis Ziegler (FR), Le Théâtre de l’esquisse - Gilles Anes Marie Dominique Mascret (CH), Les Basors Eveline Murenbeeld (CH), François Berthet (CH), Théâtre du Loup (CH), Stéphane Guex-Pierre (CH-FR), Laura Corsi (I)

Claude Champion (CH), Aude Vermeil (CH), Daniel Schweitzer (CH), Alexandra Rajic (CH), Arabelle Noël Vinolo (CH), Harold Vasselin (FR)

Pauline de Groot (NL), Julyen Hamilton (NL), Patrick Beckret (NL), Emilio Artessero (CH), Linda Forsman (S), Ellen Schwartz (I), Elinor Radef (CH), Patricia et Marie-France Martin, Heike Fiedler (CH), Rainer Boesch (CH), Marie Claire Bévar (CH), Lukas Berchtold (CH), Liora Zittoun (CH), Nathalie Wetzel (CH), Juin 1986 "An Evening of Contact" travail réalisé en groupe et joué à l'Ethnic Folk Center à New-York, Jacques Siron (CH)